Depuis le 9 février 2019, les rues de Ouagadougou ainsi que celles des communes environnantes, sont en fête au pays des hommes intègres. Pour cause, le festival « Rendez-Vous Chez Nous », qui amène les populations à la découverte des arts de la rues et de cette diversité culturelle du Burkina Faso. Allons donc à la découverte de ce « Rendez-vous chez nous ».
Des parades, des concerts live, des spectacles de danse et de marionnettes, avec »les grandes personnes de Boromo », des pièces de théâtre, on se croirait à une fête foraine. Cet après-midi du 17 Février, dernier jour du festival, la place de la femme à Goughin grouillait du monde. Populations riveraines et festivaliers venus d’ici et d’ailleurs, sont sortis nombreux pour suivre les spectacles. Au programme : prestations de danse des marionnettes géantes de Boromo, spectacle de danse de Kombi Culture, restitutions d’ateliers et bien d’autres activités.
Le public, plus précisément les tous petits sont ébloui par ce qu’ils découvrent: la diversité culturelle qu’offre leur pays. C’est donc ainsi que la 10e édition du Festival rendez-vous chez nous (FRDVCN), bat son plein durant une semaine. A cet effet, des quartiers de la capitale burkinabè sont pris d’assauts. En plus du quartier Goughin, à Ouagadougou, des prestations ont eu lieu dans six villages hors de la capitale, dans la commune de Komsilga, à Boromo, à l’orphelinat de Loumbila, entre autres.
Pourquoi un tel festival ?
Depuis 2009, le Collectif ACMUR (Arts, Clowns, Marionnettes et Musiques dans Nos Rues), organise ce festival annuel, gratuit et hors salles, dans l’objectif de rendre accessible la culture aux populations. Pour la petite histoire, l’idée du festival est née de l’initiative de deux personnes, nous relate le directeur du festival, Boniface Kagambéga.
« Gervais Nombré et moi travaillions dans les salles, faisions des spectacles que nous présentions dans les Instituts Français. En 2002, nous avons eu un déclic, on a vu que nos spectacles n’étaient vus que par des européens et des élites et on a voulu aller plutôt vers les populations, nos semblables qui n’ont pas forcément les moyens d’aller voir des spectacles en salle» explique le Directeur Général.
Egalement il ajoute «on voulait leur permettre d’aller voir du théâtre, du cirque, de la marionnette, et aussi des concerts en live. Après des années de formation, et de recherches de financements, nous avons réussi à faire la première édition en 2009. L’objectif était de démocratiser, de décentraliser l’art et la culture. C’est donc dans le sens de présenter des spectacles gratuits, de présenter dans les villages et dans les communes rurales, que l’idée nous est venue » C’est également pour lui, une logique de développement et de structuration des arts de la rue.
La fête continue!
Après l’étape de Ouagadougou, qui a pris fin le 17 février dernier, Bobo Dioulasso prendra la relève du 21 au 23 février. Depuis 2016, le festival s’est ouvert à la sous-région ouest africaine. Il a lieu dans d’autres villes comme Bamako et Conakry.
Comme perspectives, le Directeur du festival pense à l’accompagnement des jeunes compagnies burkinabè et d’Afrique de l’ouest, ainsi que de l’accompagnement des artistes dans leur professionnalisation. « Nous travaillons aussi à ce que les acheteurs de spectacles du monde entier, puissent venir au niveau du Burkina, pour permettre aux artistes de pouvoir tourner plus en Afrique et aussi en Europe, en Asie, en Amérique » a-t-il expliqué. Dans cette même lancée, le collectif entend consolider consolider plus avec liens avec différents festivals africains qui travaillent dans l’espace publique.
Mariam SAGNON
Contributrice