Avec un titre assez interpellateur, ce long-métrage burkinabè, en lice pour l’Etalon d’or de Yennega, était attendu par plus d’un. Les deux réalisateurs que sont Abdoulaye Dao et Hervé Éric Lingani ont mis les petits plats dans les grands, avec des acteurs comme Ildevert Medah, Charles Wattara, ou encore Serges Henri.
« Duga », les charognards, met en scène deux éléments paradoxalement opposés: la vie et la mort. L’histoire d’un bébé retrouvé (la naissance) et d’un cadavre encombrant (la mort). En 90 minutes, ces deux histoires parallèles ont captivé l’attention des cinéphiles.
Une histoire pas comme les autres
L’histoire commence dans un village de Boromo, dans une nuit noire, où un hibou, dont la présence est signe de malheur hulule toute la nuit. Ainsi, le décor est planté, avec ce suspense, les cinéphiles se demandent ce qui s’est passé ou ce qui se passera.
Ce n’est qu’une fois en ville, qu’on apprendra, qu’il s’agit du décès de Pierre, un fils du village, auparavant rentré en ville pour se soigner. La nouvelle de ce décès parvint à Rasmané, le cousin du défunt. Ce dernier, vivait une retraite paisible dans sa petite cour à Boromo.
Cependant, Rasmané supportait mal le voisinage avec un kiosque à café, lieu de rencontre des jeunes qui se font appeler DUGA (les charognards). Les taxant de vagabonds, drogués et mauvais exemples pour les plus jeunes, le vieil homme à plusieurs reprises, leur a intimé l’ordre de déguerpir.
Une dépouille encombrante
Les choses se compliquent alors quand Rasmané doit conduire la dépouille de son cousin Pierre, au village pour inhumation. En partance pour le village, on lui dit : « il faut l’inhumer sur place en ville, son corps ne peut être enterré au village, sinon il y aura malheur ».
De retour au village, toutes les portes se ferment à l’arrivée de la dépouille de Pierre. L’église et la mosquée refusent d’assurer l’inhumation. A partir de là, Rasmané fait face à mille et un problèmes.
Après plusieurs démarches infructueuses pour l’inhumation de son cousin, et face aux plaintes incessantes de son chauffeur, Rasmané, ne sait que faire.
Au même moment, l’un des jeunes du Kiosque, (un Duga), découvre en brousse, un bébé abandonné dans un sac. Ce nouveau né suscite lui aussi de nombreuses controverses dans la cité. Personne ne veut s’en occuper. Pas même l’action sociale.
Qu’adviendra-t-il du mort et du nouveau né? A découvrir dans le film!
Mariam SAGNON
Contributrice