« The village next to paradise » ou Le village aux portes du paradis, est un film réalisé par le scénariste et réalisateur somalien Mo Harawe en 2024. Il a été projeté à la salle de cinéma « Ciné Burkina » de Ouagadougou ce lundi 24 février à l’occasion du FESPACO. C’est un documentaire de 2heures 14 minutes qui évoque la vie d’un fils très intelligent et son père qui vivent dans un village du nom de Paradis. Ils font face à de nombreux obstacles au quotidien.
Cigaal, cet orphelin de mère, habite avec sa tante et son père,Mamargade qui est conducteur et fossoyeur. Il est curieux et studieux. Mais, au regard du travail que fait son père, Cigaalne peut profiter pleinement de la présence et de l’amour paternel. L’école de Cigaal se ferme pour des contraintes financières. Ce qui amène le père de Cigaal à l’envoyer au pensionnat en ville. Il doit désormais s’adapter à cette nouvelle vie.
Sur le plan narratif, le réalisateur use d’un vocabulaire métaphorique pour évoquer certains faits. En témoigne le nom du village de Cigaal qui se trouve contradictoire aux évènements qui s’y déroulent. Le village qui s’appelle « Paradis » fait très souvent face à des drames notamment la mort mais aussi des trafics illicites. Le chapitre introductif du film illustre ce fait. Le réalisateur met l’accent sur l’émotion à travers les longs silences observés avant les réponses dans le dialogue des personnages.
L’environnement et la technique
Les habitats construits pour la plupart dans des conditions de précarité, les collines et les sols rocheux ou désertiques font voyager le spectateur dans un environnement aux terres arides. Ce qui amplifie également la sensation d’immersion dans un paysage hostile. Une scène particulièrement marquante: Cigaal accompagne son père creuser une tombe sur un terrain plein de roche.
Le réalisateur fait cependant une variation du décor à travers la présence de Cigaal au pensionnat. Ce qui donne un aspect plus calme du jeune garçon qui, depuis son arrivé en ville n’arrive plus à se souvenir de ses rêves. L’usage fréquent et réussi des plans rapprochés ainsi que des gros plans par le réalisateur laisse entrevoir également beaucoup d’émotion et un détail sur les conditions de vies et d’adaptation.
Irma Dembélé