Le film de fiction du réalisateur congolais Matthew Leutwyler, sorti en 2023, a été projeté en salle le vendredi 28 février 2025 lors du 29ᵉ Fespaco. Ce long-métrage raconte l’histoire d’une jeune fille contrainte de travailler dans une mine. Maltraitée et violée, elle parvient à s’échapper et trouve un chemin vers la reconstruction à travers la boxe à Goma, d’où le titre « Fight like a girl ».
Safi, une jeune Congolaise de 19 ans, est enlevée par des rebelles et forcée de travailler dans une mine illégale. Lorsqu’elle tente de protéger une amie en assommant un agresseur, elle subit un viol en représailles. Malgré tout, elle réussit à s’enfuir et traverse la jungle congolaise pour rejoindre Goma.
Sur place, les autorités locales la prennent en charge, mais sans lui offrir ni emploi ni hébergement. Livrée à elle-même, elle survit en vendant de petites sardines grâce à l’aide d’un pêcheur bienveillant. Une nuit, alors qu’un homme tente de l’agresser, elle le met à terre d’un puissant crochet du droit. Son talent attire l’attention de Balezi Bagunda, alias Kibomango, une ancienne légende de la boxe. Ce dernier l’intègre à son club et l’aide à canaliser sa rage pour en faire une force. Mais Safi pourra-t-elle surmonter son trouble de stress post-traumatique et briller sur le ring ?
Une histoire universelle de résilience
« Fight like a girl » s’inscrit dans la lignée des films dénonçant les violences faites aux femmes, tout en mettant en avant la reconstruction après un traumatisme. Ama Qamata, l’actrice principale, incarne brillamment Safi, rendant son évolution crédible et émouvante. Hakeem Kae-Kazim, en mentor bienveillant, apporte une profondeur supplémentaire au récit.
Le film aborde de front des sujets sensibles tels que l’exploitation des enfants, l’esclavage moderne et le patriarcat, sans sombrer dans la surenchère dramatique. Contrairement aux productions hollywoodiennes du genre, « Fight like a girl » ne se limite pas aux combats, mais s’attarde sur le processus de reconstruction à travers le sport.
Un manque d’intensité dans les combats
Malgré ses qualités, le film souffre de certaines faiblesses. Les scènes de boxe, comparées aux standards du cinéma du genre, manquent d’intensité et de réalisme. De plus, certains passages, notamment après l’évasion de Safi, auraient pu être mieux exploités pour renforcer la tension dramatique.
Le scénario suit une trajectoire assez prévisible, mais reste puissant et touchant. Malgré ces quelques défauts, « Fight like a girl » s’impose comme un film poignant et essentiel. Il met en lumière une réalité douloureuse tout en délivrant un message d’espoir et de résilience.
Par Issa Sidwayan TIENDREBEOGO