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Histoire

Les amazones de Dahomey ou l’armée de la terreur

Du XVIIe au XIXe une armée de plus de 5000 guerrières ont inspiré à la fois crainte et respect en Afrique Occidentale. Issues du royaume de Dahomey ces amazones assuraient la protection du royaume et ont été de farouches opposantes à la colonisation.

Appelées les Amazones du Dahomey ou encore Mino les féroces guerrières était un régiment militaire constitué uniquement de femmes du Royaume de Dahomey. La création du groupe serait une initiative du roi Aho Houegbadja. Au XVIIe siècle, elles sont entraînées pour être gardes du corps.

Mais tout commence vraiment quand la reine Tasi Hangbè qui règnera de 1708 à 1711 créera le corps des amazones comme régiment combattant qui intègrera l’armée du royaume.

Le peuple Fon les appelait ‘’Minon’’ ce qui veut dire nos « mères ». Le titre « Amazone » leur a été donné par les colons en référence aux femmes guerrières de la mythologie grecque qui auraient vécu sur les rives de la mer noire.

Entraînées à tuer

Elles étaient sélectionnées pendant leur adolescence, parmi les plus robustes et suivaient un entraînement qui les gardait dévouées au Roi. On les initiait au maniement des armes et au combat corps à corps. Leur conditionnement mental était tout aussi rude que leur entrainement physique. Elles étaient programmées pour être des machines à tuer. La pitié est un sentiment qu’elles ne connaissaient pas.

Pour rester loin de tout sentiment, elles faisaient vœux de virginité. Tout homme qui tentaient ou qui réussissait à avoir des rapports intimes avec elles était exécuté. Les Minons étaient vêtues d’un pantalon bouffant et d’une longue tunique bleu ceinturée à la taille ; elles arboraient fièrement un crâne rasé qu’elles recouvraient d’un bonnet blanc brodé.

Crédit: Fondation Zinsou

Mais tout cela n’enlevait rien à leur beauté car l’écrivaine Sylvia Serbin dans son livre Reines d’Afrique et heroïnes de la diaspora noire, raconte que « Moins d’hommes seraient morts au combat qu’en essayant de franchir le mur des Amazones ».

Le site Irawo raconte qu’elles étaient respectées et craintes par la société. On peut lire que « chacune de leurs apparitions publiques était annoncée. Elles étaient précédées par des groupes de fillettes qui avec leurs clochettes prévenaient la foule de leur arrivée afin qu’elle cède la place. Leur processus de sélection et leur formation en faisaient presque des femmes sacrées »

 « Les amazones incarnaient une sorte de féminisme avant l’heure. Aucun homme ne pouvait résister à un combat corps à corps face à elles. Leur unité était la plus prisée et la plus efficace de l’armée. Elles arrivaient à faire ce que les hommes ne pouvaient pas. Elles ont changé la vision sur le rapport de force et les modes d’attribution de tâches utilisés à l’époque dans le royaume ».

Une armée légendaire

Le nombre des Minons est évalué entre 4000 et 6000. Elles étaient réparties en 5 groupes. Il y avait les Aligossi qui se chargeait de défendre le palais royal ; les Djadokpo qui constituaient l’avant-garde de l’armée régulière. Il y avait également les fusilières, les archères, les faucheuses qui décapitaient les ennemis et enfin les plus redoutables de toutes, les chasseresses.  Ces dernières étaient sélectionnées parmi les plus fortes et les plus corpulentes.

Crédit: Fondation Zinsou

Leur slogan: « Vaincre ou mourir ». On apprend par Irawo que ce conditionnement psychologique les rendait dangereuses et prêtes à tout au front. Spécialistes du corps à corps, elles rampaient vers l’ennemi couvertes par les tirs des fusilières et des archères.

Elles étaient si redoutables que l’explorateur anglais Sir Richard Burton écrit : « Les Amazones sont non seulement l’élite de l’armée à laquelle elles donnent l’exemplarité de l’intrépidité, mais composent à elles seules toute l’armée permanente : car les soldats mâles ne sont appelés qu’en cas de guerre. (…). Il y avait dans la garde du roi du Dahomey des femmes qui n’auraient point déparé nos plus belles compagnies de grenadiers. Quelques-unes avaient près de six pieds de haut et étaient larges en proportion. Tant était le développement musculaire de ces viragos qu’on ne reconnaissait leur sexe qu’à leur poitrine, laquelle était d’une ampleur monstrueuse. »

Journaliste Blogueuse Burkinabè passionnée de l'Art

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