Le long métrage « Katanga, la danse des scorpions », du réalisateur burkinabè Dani Kouyaté, a été projeté dans la soirée du mardi 25 février 2025, à la 29ᵉ édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO). Ce film de 1h53 est en lice pour l’Étalon d’or de Yennenga, dans la catégorie fiction long métrage.
Un chef-d’œuvre du réalisateur burkinabè, projeté devant une salle comble à Ouagadougou. L’intrigue plonge le spectateur dans le Ganzurgu, où, après un complot raté contre sa couronne, le roi Pazouknaam nomme son cousin Katanga chef des armées. Conscient du poids de sa mission, Katanga consulte un devin, qui lui prédit un destin royal. Dès lors, il sombre dans une quête de pouvoir, usant de tous les moyens pour s’imposer. Le roi Pazouknaam est poignardé en plein cœur. Le nouveau monarque et sa femme multiplient les complots et les crimes, déclenchant une rébellion.
Des acteurs bien connus du public
Le succès du film réside en grande partie dans le choix des acteurs. Pour captiver le public, Dani Kouyaté, qui signe ici son sixième long métrage, a misé sur un casting solide. Mahamadi Nana et Hafissata Coulibaly incarnent respectivement Katanga et Pogneré. On retrouve aussi Lazard Minoungou, lauréat d’un Sotigui Awards en 2023 pour son rôle dans Sira d’Appoline Traoré. Cette dernière avait remporté l’Étalon d’argent lors du précédent FESPACO.

Justin Ouindiga joue également un rôle clé, aux côtés de Prosper Kompaoré, figure bien connue du public burkinabè. En plus des performances des acteurs, le film se distingue par son ancrage local. « Toute l’équipe technique est burkinabè », une volonté affirmée du réalisateur.
Un noir et blanc audacieux
Dani Kouyaté a opté pour des images exclusivement en noir et blanc. Un choix qui pourrait sembler anachronique à l’ère du numérique, mais qui s’avère pertinent. Il renforce la dramaturgie et met en lumière le thème central du film : le pouvoir et ses dérives. « Katanga, la danse des scorpions » se veut une réflexion sur la « folie » du pouvoir et l’arrogance qu’il peut engendrer, un avertissement aux dirigeants et aux ambitieux du continent.
Une autre marque d’authenticité, est l’usage exclusif du mooré, qui confère au film une identité profondément africaine. Le sous-titrage soigné facilite l’immersion des non-locuteurs.
Du montage à l’étalonnage, « Katanga,la danse des scorpions » se positionne comme un sérieux prétendant à l’Étalon d’or. Fort de son expérience et du succès de ses précédents films, dont l’emblématique « Sia, le rêve du python », Dani Kouyaté pourrait bien marquer l’histoire du cinéma africain.
Par Issa Sidwayan TIENDREBEOGO
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