Le conteur Gérard Pingwindé Kientega dit KPG a livré un spectacle, dans la soirée du samedi 26 avril 2025, à Ouagadougou, à l’occasion de la célébration du mois du patrimoine burkinabè. Ambassadeur du patrimoine, il appelle les artistes et créateurs à « rappeler » au public « l’importance » de notre culture.
Sud Sahel (SS): Vous avez donné un spectacle à l’espace nouvelle option, quel était le contenu de cette soirée de contes?
KPG: Effectivement, j’ai donné un spectacle, c’est à l’occasion du mois du patrimoine. Et surtout dans le cadre de la quinzaine de l’ambassadeur du mois du patrimoine burkinabè que le ministre de la Culture a instauré. Et il est demandé (aux ambassadeurs) de faire des actions, et j’ai décidé de venir faire à l’Espace nouvelle option. J’avais fait à Bobo-Dioulasso aussi. J’ai profité, en même temps, de jouer quelques morceaux de mon nouvel album.
C’est l’occasion aussi pour interpeller les uns et les autres à une prise de conscience pour que nous puissions aussi revenir à la raison, à la paix d’antan. Malheureusement, beaucoup de personnes ne comprennent pas, parce qu’on ne leur a pas dit ou expliqué certaines choses.
SS: Pensez-vous que les Burkinabè s’intéressent au patrimoine ?
KPG: Il y a un proverbe chez nous qui dit que « si l’ombre de l’arbre ne va pas vers la panthère, c’est la panthère qui se déplace vers l’ombre. Ce que les gens ne comprennent pas, c’est à nous d’interpeller, et de rappeler que le patrimoine est très important pour notre culture et pour même la quiétude de notre État. Donc, c’est à nous de rappeler et faire en sorte que les gens respectent et valorisent notre patrimoine.
SS: Comment?
KPG: Un peuple se mesure par la qualité de son patrimoine. Quelle place donnons-nous à notre patrimoine ? Quelle importance lui accordons-nous? C’est ce qui va nous déterminer. Nous quittons ici pour aller visiter l’Europe, pour aller visiter les États-Unis. On va visiter leur patrimoine. Donc c’est à nous aussi de créer notre patrimoine, de construire notre patrimoine. C’est dans ce sens que nous sommes en pleine construction de notre patrimoine. Et nous pensons que ça ira.

SS: Quel est votre message à l’endroit du public burkinabè ?
KPG: Moi je demande au public burkinabè de visiter les musées, de visiter notre patrimoine et les valoriser. Ne pensons pas que ce sont des choses sataniques. Ce sont des choses qui portent des histoires. Ce sont des choses qui racontent et qui transmettent des messages. Donc pour moi, c’est important. Pour construire l’histoire d’aujourd’hui, il faut qu’on se penche sur l’histoire d’hier, pour nous permettre de pouvoir éviter les obstacles, et de pouvoir construire les choses. Quand on prend une maison, c’est tout un patrimoine. Le plan de chaque maison date depuis longtemps. Et c’est ce patrimoine là qu’on utilise pour construire. Et si on dit qu’on va oublier le passé, on ne va pas savoir construire les choses. Parce que les choses d’hier, c’est ce qu’on utilise aujourd’hui. On doit bien les garder.
SS: Pensez-vous que les réseaux peuvent constituer un canal de valorisation de notre patrimoine ?
KPG: Les réseaux sociaux sont des plateformes de communication, là où on peut passer pour transmettre des messages. Tous les moyens sont bien pour transmettre nos messages, surtout des bonnes valeurs. Pour moi aujourd’hui, les plateformes numériques sont des espaces que nous pouvons utiliser pour transmettre nos valeurs.
Entretien réalisé par Issa Sidwayan TIENDREBEOGO
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